Comme d’un hérisson que j’ai vu un soir
Au pied d’un talus, de son museau noir
Talocher sans cesse bébé peluchon
Et puis vite le cacher dans le buisson
Attirée par ce geste naturel
Captivée par cet instinct maternel
Assise devant lui je m’émerveille
C’est mon homme à la grâce sans pareille
Derrière la barbe qu’il vient de défricher
La voix de stentor, les épaules carrées
Il y a ce cœur comme celui du rongeur
Plein d’affection, de tendresse, de douceur
Comme un bon vin dans une grosse jarre
La rose s’épanouit entourée d’épines
La virilité jamais ne décline
Quand elle s’habille des attributs d’une femme
Tantôt patient et tantôt audacieux
Il ne s’accommode pas du retard
Qui oserait chagriner ce cœur d’or
Et mettre à l’épreuve l’élan généreux
De sa porte il a ouvert un battant
Pour que vous soyez sûrs qu’il vous attend
Il a déjà préparé le café
Femme charmante est-ce toi qui l’as habité ?
O Mère des cieux est-ce toi qui insuffles
Toutes ces qualités, est-ce toi la source
De l’humilité et de l’attention
De l’abaissement et de la compassion ?
Un chat qui change de maître n’est pas un chat
Ses amis d’un jour le sont pour toujours
Il a beau chercher de nouveaux éclats
L’horloge s’arrête sur son premier amour
Mon homme laisse couler ses larmes sans honte
Il n’aime pas pour autant les adieux
Il s’échappe en secret non qu’il soit brut
C’est pour vous soustraire à son lourd fardeau
Juste contraste, originalité
Font sa beauté, mais ce que mon cœur aime,
Ce que j’admire, c’est l’authenticité
De ce cœur de femme dans un buste d’homme.